Le chat immobile : l’histoire préférée de Teiki
Le chat immobile
Il était une fois …
Le récitant : Dans un pays très lointain où le commerce était prospère, un riche marchand ambulant vendait des tissus soyeux, des tapis et des objets d’or finement ciselés. Il se déplaçait dans toutes les grandes villes proches ou lointaines. Quelques années auparavant il avait épousé une belle jeune fille, Catherine, douce et souriante, et deux beaux enfants étaient venus égayer leur vie paisible. Mais un jour, un jour, poussé par je ne sais quelle pensée secrète, il décida d’aller dans un pays lointain, peu connu. Pour ce faire, il acheta beaucoup de marchandises, quelques esclaves et fit ses adieux à la famille.
Catherine : Oh ! Georges, je suis si triste que tu partes, ne reste pas trop longtemps loin de nous et fais nous donner de tes nouvelles le plus souvent possible.
Georges : Sois sans crainte, douce Catherine, je reviendrai bientôt, je serai très riche, et nos enfants pourront devenir des marchands encore plus puissants.
Le récitant : Georges embrassa sa femme et ses enfants qui pleuraient, puis il partit. Son voyage le mena d’une ville dans une autre. Un soir, il arriva devant une grande cité animée. Il était très fatigué par une longue route, alors il décida de s’y reposer. Il élu domicile avec toute sa suite dans une auberge accueillante. Il était à table quand un citadin s’approcha et lui dit d’un air jovial:
Le citadin : Eh marchand ! On voit que tu n’as pas l’habitude de venir dans notre ville et que tu ignores nos lois.
Georges : Mais quelles sont vos lois ?
Le citadin : D’après la loi, chaque marchand qui entre dans dans notre cité doit apporter des cadeaux ; Sa Majesté l’invite à souper au palais et ensuite à jouer aux échecs.
Le récitant : Il n’y avait pas de choix possible, il fallait accepter. Georges choisit parmi ses marchandises les tissus les plus riches qu’il déposa sur un plateau d’or massif et il partit chez le roi. A vrai dire, il fut très bien reçu par le maître du palais qui le présenta au roi.
Le maître : Que sa Majesté me permette de lui présenter un riche marchand qui vient lui présenter ses respects.
Georges : J’ai choisi pour votre Majesté, les tissus les plus riches, les plus beaux de ma collection. Qu’elle daigne accepter mes modestes présents.
Le récitant : Le roi, séduit par l’amabilité de Georges, le questionna sur ses voyages, sur le mode de vie des gens de son pays, puis dans la soirée:
Le roi : Je t’invite à jouer aux échecs avec moi; mais voici mes conditions. Je possède un chat dressé. Il est capable de rester immobile du matin jusqu’au soir et du soir au matin, en portant sur sa tête, un chandelier. Si tu abandonnes la partie d’échecs avant que le chat ne bouge, tu perds toute ta fortune, et je te mets en prison. Au contraire, si le chat bouge, c’est moi qui perd tout et à ce moment-là, je deviens ton esclave.
Le récitant : Georges ne pouvait pas refuser la proposition du souverain. Que faire ?… Partir ? Il ne fallait pas y songer, les gardes le rattraperaient immédiatement, puis le jetteraient sûrement en prison. Il ne pouvait que maudire le sort qui l’avait amené dans cette ville. Alors, alors, il accepta, parce qu’il ne pouvait pas se permettre de désobéir au roi. Le sultan frappa alors dans ses mains et le chat fit son entrée. C’était un magnifique chat, très fier, à l’allure majestueuse. Il vint s’asseoir près de son maître, tandis que deux esclaves lui posaient un chandelier sur la tête. La partie commença. Ils jouèrent toute la nuit, le chat ne bougeait pas, ils jouèrent toute la journée, le chat ne bougeait toujours pas. Georges était épuisé, mais il fit l’effort et il joua encore toute une nuit. Ah ! au matin, vraiment, au matin il n’en pouvait plus.
Georges : Vous avez gagné, Majesté, j’abandonne, je suis trop épuisé, je ne peux plus continuer. Je suis votre prisonnier.
Le roi : Qu’on saisisse ses biens, et qu’on le conduise en prison.
Le récitant : Les serviteurs du roi exécutèrent les ordres. Mais un des esclaves de Georges réussit à s’enfuir et à retourner dans la ville natale de son maître où il rencontra Catherine.
L’esclave : Maîtresse, il est arrivé un grand malheur à mon maître, le roi de la ville où il logeait l’a fait arrêter et a confisqué tous ses biens, il faut faire quelque chose pour le sauver.
Catherine : Quoi ! Tu as bien fait de venir me prévenir, je vais immédiatement donner des ordres pour qu’on prépare une autre caravane.
Le récitant : Elle se déguisa en marchand et partit directement dans la ville où son mari était prisonnier. Mais dans les marchandises, elle avait fait mettre un grand coffre tout clouté d’or et très mystérieux. Au bout de plusieurs jours de voyage, Catherine arriva dans la ville du roi où tout se passa comme pour son mari. Elle fut reçue par le roi.
Catherine : J’apporte à Votre Majesté de modestes présents, qu’elle daigne les accepter.
Le roi : J’apprécie votre amabilité et je vous invite à jouer aux échecs avec moi. Je possède un chat qui peut rester immobile pendant plusieurs jours en portant sur la tête un chandelier. Si vous abandonnez la partie d’échecs avant que le chat ne bouge, vous êtes mon prisonnier, dans le cas contraire, c’est-à-dire si le chat bouge, je deviens votre esclave.
Catherine : Je suis aux ordres de Votre Majesté.
Le récitant : Et la courageuse jeune femme se retrouva en face du roi, devant un jeu d’échecs. Le chat était à sa place, il portait avec fierté le chandelier aux bougies. Au bout de quelques heures, Catherine fit un petit signe à un des esclaves qui ouvrit le coffre mystérieux d’où sortit une souris. Le chat eut un éclair dans les yeux, mais le regarda sévèrement et il ne bougea pas. Quelques instants plus tard, Catherine fit un autre signe et l’esclave lâcha deux souris. Le chat se mit à frissonner. Le roi le regarda d’un air méchant, le chat ne bougea pas. Alors Catherine, désespérée, fit encore un signe et l’esclave lâcha toutes les souris. Alors le chat ne put résister à la tentation, et il fit un bond. Le chandelier tomba.
Aussitôt Catherine fit attacher le roi qui criait, qui criait. Ah non, personne personne ne vint à son secours car il était trop méchant et il avait fait souffrir trop de familles. Catherine fit délivrer tous les prisonniers et retrouva son mari avec joie.
Ils repartirent vers leur ville natale, en emportant le trésor du roi. Dans la ville, délivrée de son tyran, il y eu une très grande fête; on mangea, on dansa pendant trois jours et trois nuits et la troisième nuit deux pommes tombèrent du ciel. La première elle est pour moi, pour moi qui est raconté l’histoire du riche marchand Georges, et la seconde, eh bien la seconde, elle est pour vous, pour vous qui l’avez écoutée bien sagement.
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